mercredi 6 février 2013

Une drôle de mort...

Dimanche dernier, nos familles du GFIC étaient réunies pour une journée de formation sur le thème de la mort. Nous, les enfants, avons écouté l'histoire de la mort de Nasreddine (vous vous souvenez?). Une mort drôle, ou plutôt, une drôle de mort...nous la partageons avec vous, tellement elle nous a fait rire:


Un jour, Nasreddine, le fou pas si fou, grimpa dans un arbre. Il s'assit sur une branche et la scia tranquillement. 
Un homme qui passait par là vit Nasreddine. Et il lui dit:
-Bonjour mon ami! Tu vas tomber avec ta branche si tu continues. 
Mais Nasreddine continua comme s'il n'avait rien entendu. Et ce qui devait arriver arriva: la branche cassa, tomba, et Nasreddine avec. 
-Ouille, ouille, ouille! cria t-il. Mes fesses! A moitié assommé, le derrière meurtri, Nasreddine se mit à courir après l'homme qui venait de passer; Il le rattrapa et il lui dit:
Comment savais tu que j'allais tomber? tu es devin! Mais alors, tu dois savoir quand je vais mourir?
L'homme fut surpris, et il eut envie de rire. Mais il garda son sérieux et répondit:
Oui, je sais quand tu vas mourir. Et il déclara gravement: tu mourras le jour où ton âne pétera trois fois de suite. 
Quelques jours plus tard, Nasreddine rentrait des champs derrière son âne. Et l'âne en marchant lâcha un pet, car il avait mangé beaucoup de fèves  Nasreddine s'inquiéta. Mais l'âne continua son chemin. 
Quelques pas plus loin l'âne lâcha un second pet, un vrai pet, bien sonore. Nasreddine s'arrêta net. Pris de panique, il regarda autour de lui et vit un bout de bois. Cela lui donna une idée. 
Prenant en hâte le bout de bois qui était de forme arrondie, il l'enfonça sans hésitation dans le derrière de son âne. 
-Ouf! se dit Nasreddine. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais mourir. 
Mais aussitôt, son âne lâcha un troisième pet et le bout de bois fut projeté contre le front de Nasreddine. Celui-ci pensa:
-Je suis mort...Et il tomba par terre, où il ferma les yeux et ne bougea plus. 
L'âne continua son chemin tout seul et il rentra ainsi à la maison. 
Quand la femme de Nasreddine vit l'âne arriver, elle s'inquiéta. Que s'était-il passé? Elle se mit en route, à la recherche de son mari. Quand elle le trouva étendu sur le sol, elle se mit à hurler. 
Des villageois l'entendirent au loin et vinrent à sa rencontre. Ils mirent Nasreddine sur une civière pour l'emporter au village. Mais au carrefour, ils se disputèrent:
- à gauche, c'est plus court! disaient les uns. 
- Mais non, à droite, disaient les autres. 
Et cela durait, durait...Si bien que Nasreddine, sur sa civière, commença à s'énerver. Il finit par se redresser et dit: 
-Quand j'étais vivant, je prenais toujours le chemin de gauche! Puis il se rallongea, ferma les yeux et ne bougea plus. 


Histoire extraite du livre "Les questions des tout-petits sur la mort", de Marie Aubinais, Dankerloux et Anouk Ricard, Editions Bayard Jeunesse, 2010


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